Femme de chambre, Markus Orths

Publié le par La Muse agitée

Markus Orths Femme de chambreLynn sort d'une cure de six mois en hopital psychiatrique. On ne sait pas les raisons profondes de son internement, et cela n'a pas grande importance. Elle tente juste de reconstruire quelque chose, quoique ce soit, d'un tant soit peu tangible.
Elle trouve du travail comme femme de chambre dans un hotel de luxe.
Cela lui va bien comme travail. D'abord parce que ça occupe ses journées, ses pensées, ses mains. Ensuite parce que c'est à l'image de ce que Lynn doit accomplir : ne laisser aucune trace, aucune tâche, aucun vide s'immiscer dans sa vie, puisqu'elle a conscience que le moindre écart la mettrait probablement en déséquilibre.
Mais à force d'y consacrer tout son être, la propreté finit par devenir une obsession, grandissante, jusqu'à paraître franchement compulsive.
Cela arrange dans un premier temps tout le monde, puisqu'elle ne fait pas payer ses heures supplémentaires, qu'elle passe à nettoyer, récupérer, brosser, toutes les chambres, même inoccupées, toutes les pièces, tous les objets, par-dessus, par-dessous, à l'intérieur des tiroirs, des tables, des abat-jours, derrière les radiateurs, sous la moquette si elle peut, jusqu'aux lattes des sommiers.
De fil en aiguille, elle se retrouve à passer une nuit par semaine sous le lit d'un client, en rêvant qu'à son tour quelqu'un viendra sous le sien écouter sa vie se dérouler.
Lynn est donc déjà sur la corde raide lorsqu'elle rencontre Chiara, "escort girl" aux plaisirs payants, jeune fille fragile et dure en manque d'affection.
Leur relation marquera un tournant décisif dans la vie de Lynn, mais il est perilleux de vouloir garder son équilibre à deux, debout dans une barque minuscule face aux ouragans d'une vie.

Un roman original. L'écriture est concise et imagée. Rien n'est expliqué, tout est dans la subtilité des situations, des gestes, des paroles, des symboles. Le roman se trouve surtout dans le regard que le lecteur porte sur les personnages. Une jolie découverte.

Markus Orths, Femme de chambre, Editions Liana Levi, 130 pages
Traduction : Nicole Casanova

Appréciation :
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Publié dans Nouveautés

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L
Merci surtout à toi pour ce commentaire. L'un des grands plaisirs de La Muse est en effet de tenter de débusquer la perle rare. Et pour cela, il faut souvent sortir des sentiers battus. On est parfois un peu déçu, mais souvent très agréablement surpris.<br /> Il faudra penser à créer une rubrique "Découvertes de la Muse".<br /> Merci pour l'idée !
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Y
merci pour ce billet, grâce à toi, je découvre des livres dont on ne parle pas ailleurs
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